E-sport : les Jeux Olympiques ont-ils fait de l'ombre à l’Intel World Open ?

E-sport : les Jeux Olympiques ont-ils fait de l'ombre à l’Intel World Open ?

6 août 2021

Le tournoi d’esport Intel World Open qui était prévu depuis la fin de l’année 2019 a eu lieu en marge des JO de Tokyo. La compétition qui s’est déroulée il y a une dizaine de jours, ne s’est pas forcément présentée comme prévu puisqu'elle a eu lieu dans un anonymat relatif. L’évènement qui s’est tenu en ligne a rencontré un certain nombre de problèmes d’organisation. Au-delà de tout cela, les participants se sont retrouvés dans une expérience inédite.

Les raisons du flop

Si un tel projet a été dévoilé vers fin 2019 et prévu pour se dérouler en 2020 à Tokyo, ce n’est que dans la seconde moitié de 2021 qu’il a été possible en raison de la crise sanitaire. Si le premier exercice de ce tournoi était sur Starcraft à Pyeong Chang, la deuxième édition a concerné Rocket League et Street Fighter V. La pandémie a fait que cette deuxième édition s’est achevée en ligne il y a environ une dizaine de jours. Très attendue après son annonce, cette compétition n’a pas été une franche réussite ; peut-être en raison de son déroulement à distance, peut-être est-ce sa régionalisation ou est-ce dû à une mauvaise communication autour de l’évènement. Toujours est-il que l'événement a connu un flop.

Le bon côté avec cette compétition est qu’elle a donné la chance à des esportifs de représenter leurs pays, car il s’agit d’un secteur où les représentations se font par club et pas forcément par pays.

Un bilan peu positif

En ce qui concerne Rocket League, les français de la Team Vitality ont été réunis dans une même équipe pour représenter leur pays. Les tricolores ont réussi à remporter le tournoi européen. Alexandre « Kaydop » Courant, Victor « Fairy Peak » et Yanis « Alpha54 » Champenois ont réussi à ajouter ce nouveau titre à leur tableau de chasse déjà très impressionnant, même si cette victoire n’est pas enregistrée au même titre que les médailles olympiques et que l'événement n’a pas atteint le degré de prestige escompté. Avant même son coup d’envoi, les précédents champions d’Europe qui ont coché le rendez-vous en 2020 ont pris la responsabilité d’expliquer que la compétition ne constituait pas un véritable enjeu en raison des conditions.

Le médaillé olympique de canoë et désormais manager de la Team Vitality de la Rocket League, Gauthier Klauss a également expliqué qu’il était bien pour les participants de son équipe de remporter une telle victoire, mais que cela laisse un arrière-goût d’inachevé. Il pense aussi que l'événement aurait été mieux s’il avait été organisé à Tokyo et que les acteurs avaient pu partager de belles échéances telles que la cérémonie d’ouverture, le village olympique et la remise de médaille.

Un échec sur le plan de la communication

Nathan « Mister Crimson » Massol fait partie des esportifs à avoir représenté la France sur le tournoi de Street Fighter V. Il a d’ailleurs fini meilleur de cette catégorie et quatrième du tournoi. Il a exprimé sa déception par rapport à sa performance au cours du tournoi, car il estime que ses défaites se sont jouées sur des détails. Il se dit également déçu puisque le tournoi aurait été bien meilleur s’il s’était déroulé comme prévu. Toutes les conditions étaient propices, car Japon est le pays même de Street Fighter et l'événement aurait pu profiter en plus de l’engouement que suscite les Jeux Olympiques.

En plus de la mauvaise chance en ce qui concerne la pandémie et de l’organisation en ligne de l'évènement, l'Intel World Open a également fait l’objet d’une communication un peu trop légère. Il estime également que les jeux de ce genre bénéficient habituellement d’une audience bien plus consistante et enchaîne avec l’exemple du Red Bull Kumité qu’il a remporté courant mai et où il estime avoir eu beaucoup plus de gens pour le soutenir. Il finit en affirmant que la communication autour de l’Intel World Open est un échec au regard des moyens disponibles. Un manque de visibilité qui a choqué plus d’un, car les fans de l’équipe Vitality sur Rocket League n’ont appris l’existence d’une telle compétition qu’à l’annonce de la victoire des tricolores.

Un honneur de représenter sa nation

Même si l'événement a laissé les participants sur leur faim, il faut dire qu’ils en ont tiré un côté très positif ; la chance de pouvoir représenter la France. Gauthier Klauss vient étayer cet état de choses en affirmant ceci : « Toute ma vie de sportif a été animée par les Jeux Olympiques. Quand, en 2012, on fait nos premiers Jeux avec Matthieu Péché (également manager chez Vitality) en portant cette tunique tricolore, c’est un aboutissement. C’est l’Everest du sportif. Quand tu représentes la France, tu n’y vas pas pour le plaisir, mais pour être médaillé. C’est une putain de grande fierté de représenter ton pays. »

Mister Crimson est du même avis, car il estime qu’il y a un prestige particulier à représenter la France. Il affirme également que cette situation peut mettre une certaine pression, mais qu’au final, c’est une très belle chose d’avoir des gens derrière soi et que cela est une bonne source de motivation. Au-delà du débat pour savoir si un jour, le CIO va décider d’intégrer l’esport aux Jeux Olympiques, il faut se réjouir de la belle perspective d’avoir des compétitions internationales majeures dans la discipline. Même si cette édition a connu un certain flop, le sport électronique a encore de beaux jours devant lui avec Pékin 2022 et Paris 2024, car il s’agit de villes qui ont un certain intérêt pour la discipline. 

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