Avec Blue Mammoth, Ubisoft poursuit son investissement dans l'e-sport

Avec Blue Mammoth, Ubisoft poursuit son investissement dans l'e-sport

8 mars 2018

Alors que depuis des années, de grands éditeurs tels que Valve, Riot ou Activision Blizzard se sont structurés autour de l'e-sport, Ubisoft semblait rester un peu imperméable à cette évolution du jeu vidéo, même s'il avait tenté, notamment avec ShootMania Storm, d'y mettre un peu les pieds.

Toutefois, depuis deux ans, un revirement est à l’œuvre, puisque l'éditeur français investit davantage dans ce secteur, à la fois dans l'organisation d'événements que dans le développement de jeux dédiés à l'e-sport. Au début du mois, Ubisoft a d'ailleurs annoncé le rachat de l'éditeur américain Blue Mammoth Games, connu principalement pour son jeu Brawlhalla. Brawlhalla, c'est un jeu de baston 2D, version arrangée d'un Smash Bros, qui connait actuellement un joli succès auprès des joueurs. En effet, ce free-to-play a été installé plus de neuf millions de fois sur Steam, auquel on peut ajouter les joueurs PS4 et dépassent régulièrement les 10 000 utilisateurs simultanés.

Le rachat de Blue Mammoth Games est un moyen pour Ubisoft d'investir dans l'e-sport de façon rapide, afin d'espérer prendre des parts de marchés rapidement et donner au développeur les moyens de poursuivre le support d’un jeu déjà adopté de toute une communauté.

C'est également l'occasion pour Ubisoft de diversifier son offre e-sport qui, jusqu'à ce jour, ne comptait que deux titres : la série Just Dance, d'un côté, et Tom Clancy's Rainbow Six Siege de l'autre. Pour Just Dance, Ubisoft n'avait à l'origine pas imaginé une entrée du titre dans le monde de l'e-sport, mais la société a accompagné des joueurs qui ont développé des compétitions autour de ce jeu de danse.

Rainbow Six Siege était finalement le premier jeu moderne édité par la société des frères Guillemot à être développé et accompagné dans le but de le voir investir l'e-sport. Ainsi, depuis sa sortie fin 2015, Ubisoft organise des compétitions autour de ce jeu. Dernièrement, la Six International a vu s'affronter seize équipes professionnelles pour un prix de 500 000$. Et le jeu sera présent lors des trois événements de la DreamHack dans les prochains mois.

Pour Ubisoft, qui compte désormais un département réservé à l’e-Sport, dirigé par François-Xavier Deniele, l'objectif est de définir une stratégie globale, alliant contenus, outils et compétitions, afin de faire de la France le pays fer de lance de l'e-sport en Europe. 

Au-delà de la vente de jeux, l'objectif pour l'éditeur est de diversifier ses revenus. Il n'est d'ailleurs par étonnant que cet intérêt pour l'e-sport est accru il y a près de deux ans. En effet, cela faisait partie de la stratégie de diversification souhaitée par ses dirigeants afin d'éviter d'être absorbé par Vivendi, alors très intéressé par le rachat de la firme française. Même si, depuis cette semaine, la pression de Vivendi n'est plus, Vincent Bolloré ayant abandonné toute velléité sur Ubisoft, l’éditeur devrait s'investir toujours davantage dans l'e-sport, dont les contours sont en train de se dessiner véritablement.

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