L'armée française joue la carte de l'eSport pour séduire

13 juin 2025

L’armée française a organisé sa première compétition interne d’eSport sur le jeu League of Legends au fort de Bicêtre. Une initiative alliant modernisation de l’image de l’armée, esprit d’équipe et stratégie tout en mettant en avant les liens entre compétences militaires et univers du jeu.

Six équipes de cinq joueurs s’affrontent ainsi sur 30 ordinateurs sur League of Legends, un jeu dans lequel chaque équipe doit détruire la base ennemie. « La prestation n’était pas ce qu’on avait vraiment espéré, en tous cas ce que l’on aurait pu montrer malheureusement », a indiqué le quartier-maître de première classe Gaëtan, accompagné de son coach, le capitaine Sébastien, et dont l’équipe a terminé en dernière position. Pour les militaires qui ont participé à la compétition, l’enjeu allait au-delà du classement final. « L’eSport prend une place aujourd'hui de plus en plus grande, donc c'est très important de se diversifier et montrer également aussi que les militaires ne sont pas seulement des militaires mais des personnes comme les autres qui peuvent aussi jouer aux jeux vidéo, s'amuser, également dans leur corps de métier », a expliqué le capitaine Sébastien.

En effet, au-delà du divertissement, certains ont mis en avant des similitudes entre les compétences requises dans les deux univers. « Ce type de jeu-là, s’il a été choisi, au-delà de son côté très connu sur la scène médiatique, c'est que c'est un jeu qui est extrêmement complexe au niveau cognitif et au niveau tactique. Et qu'en fait, ce jeu-là, c'est un jeu d'équipe, c'est un jeu collectif », a souligné un participant, ajoutant que « sur les joueurs de League of Legends qui sont dans mon entourage, les meilleurs, bizarrement, ils sont pilotes de chasse. Ce qui montre bien qu'il y a quand même un lien direct entre les capacités cognitives de l'individu et le niveau à atteindre sur un jeu comme ça. Donc c'est pour ça que ce jeu attire l’armée, plus que les autres ».

La finale de la première édition de la compétition a été retransmise et commentée en direct sur YouTube. Le général de corps d’armée Erwan Rolland, directeur de la DIRISI – l’opérateur numérique et télécom du ministère des Armées –, a expliqué que pour l’armée, « c'est une belle façon de sortir de l'ombre. On dépoussière notre image, on travaille notre attractivité. Et puis si derrière, il y a des retombées en termes de recrutement, ça sera la cerise sur le gâteau ». La prochaine édition de la compétition, si elle a lieu, pourrait être ouverte au public.

Source : Radio France