12 équipes seraient en lice pour le Winter Split 2026 du LEC

12 équipes seraient en lice pour le Winter Split 2026 du LEC

19 octobre 2025

Entre avenir incertain et rumeurs, plusieurs acteurs de la scène de League of Legends se sont exprimés après la publication de l’article du média Sheep Esports. Publié le 2 octobre, l’article dévoilait la probable configuration du LEC (le Championnat EMEA de League of Legends) et plus précisément le segment d’hiver 2026. Ce nouveau format intégrerait les dix équipes franchisées de la ligue ainsi que deux organisations invitées issues des ligues nationales (les ERL). Ces changements majeurs n’ont toujours pas été confirmés par Riot Games, l’éditeur du jeu. Mais d’ores et déjà, ces révélations ont provoqué de vifs mécontentements au sein des structures du LEC.

De changements majeurs seraient attendus dans le LEC dès 2026, une annonce mal reçue au sein de la LEC

Le monde du Championnat EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) de League of Legends est en ébullition depuis la publication de l’article du média spécialisé Sheep Esports. Aussi bien les fans que les organisations, par l’intermédiaire de leurs fondateurs, ont exprimé leurs insatisfactions au sujet des rumeurs qui pourraient être vraies. D’un autre côté, les organisations susceptibles d’être promues, à l’instar de Los Ratones, ont accueilli l’annonce du journal avec une grande satisfaction.

Afin de mieux cerner les inquiétudes des uns et des autres, il est important de comprendre le fonctionnement de la ligue. Le Championnat EMEA de League of Legends est une ligue fermée et franchisée depuis 2019. Chacune des dix équipes qui la composent a dû dépenser pas moins de plusieurs dizaines de millions d’euros pour l’intégrer. Les seules options d’entrée dans la ligue sont le rachat des actions d’un club démissionnaire ou la collaboration avec une équipe pour une éventuelle fusion. La Karmine Corp fondée par Kamel « Kameto » Kebir est la structure la plus récente à avoir rejoint à la ligue. Elle a déboursé dix-sept millions d’euros pour racheter 66,67 % des parts d’Astralis fin 2023.

Afin d’améliorer la compétitivité du tournoi, les organisateurs explorent plusieurs pistes. Ils envisagent notamment d’ouvrir la ligue à d’autres clubs pour les segments d’hiver et d’été. Le segment d’hiver 2026 inclurait donc les dix équipes franchisées et deux équipes des ligues nationales (les ERL). Quant au segment d’été, les organisateurs proposent une confrontation directe entre les équipes de la ligue et celles des ligues nationales. L’objectif serait d’octroyer l’une des trois places aux ligues nationales pour les Mondiaux.

Les organisateurs ont reçu un avis défavorable de la part de l’ensemble des dix équipes de la ligue. Elles sont allées plus loin en menaçant de grève et de boycott de la ligue en cas d’application de ces propositions. C’est dans ce contexte qu’est paru l’article du média Sheep Esports. En découvrant cette publication, les clubs se sont indignés, y voyant la confirmation de la volonté manifeste de Riot Games de mener ces réformes à terme.

Par ailleurs, l’article confirme les propos d’Artem Bykov « Nous planifions quelque chose qui, j’en suis sûr, emballera les fans », sans pour autant donner plus de détails avant la finale du LEC à Madrid. La réaction de certains clubs de la ligue ne s’est pas fait attendre. Kamel « Kameto » Kebir, fondateur de la Karmine Corp, a donné son opinion sur sa chaîne Twitch. Selon lui, la LEC perdrait sa valeur et serait moins compétitive : le nouveau format serait une version allégée de la compétition, a expliqué le fondateur sur un ton coléreux. Ibai Llanos, fondateur de KOI, partage ce point de vue.

L’article a eu en revanche un écho positif chez Caedrel, fondateur de Los Ratones. Fondé par Caedrel en fin d’année 2024, le club britannique a réalisé une performance exceptionnelle au cours de la saison 2025. En plus d’être triple champion de la ligue nordique, l’organisation est double vainqueur des deux premiers segments des EMEA Masters (le troisième étant en cours), la deuxième plus grande compétition à l’échelle continentale. De telles performances ont poussé son patron à entamer des pourparlers avec les acteurs du LEC.

À l’instar de ses prédécesseurs, Caedrel s’est confronté au même problème. Un investissement trop lourd à consentir ou une fusion synonyme de perte d’identité pour les clubs sont les deux principaux obstacles. Mais l’éditeur du jeu, Riot Games, semble favoriser l’option de l’intégration. En effet, Riot Games a déjà sélectionné Los Ratones comme l’une des deux équipes nationales qui participeront à la haute ligue. L’éditeur du jeu avance plusieurs raisons pour ce choix. Parmi elles, la bonne performance de l’organisation et la constitution d’une fan base conséquente.

Los Ratones n’a pas seulement excellé sur le plan sportif. Caedrel, son fondateur, a parallèlement travaillé avec Riot Games sur la diffusion des tournois de League of Legends en anglais. Cette collaboration s’est avérée très fructueuse permettant au Britannique de surpasser les audiences du broadcast officiel sur la chaîne de son club. Les clubs de la ligue élite voient les changements de l’éditeur comme un soutien ou une récompense au Britannique, ce que Riot Games conteste. Selon ce dernier, son action n’est pas motivée par le Caedrel et ces changements auraient été introduits de toute façon.

Les partenaires de l’éditeur ne partagent pas non plus son avis. Ils estiment par ailleurs qu’il s’agit d’une trahison de la part de Riot Games. En agissant unilatéralement, l’éditeur met en danger l’économie des organisations partenaires. D’autres questions sont également soulevées par les équipes de la ligue fermée. Premièrement, les équipes du LEC et celles des ligues nationales n’ont pas le même modèle de salary-cap. Deuxièmement, l’âge minimum n’est pas identique pour les deux ligues. Enfin, les équipes suspectent une appartenance imposée de Los Ratones à la ligue élite.

Aux points évoqués s’ajoutent les problèmes d’ordre économique internes aux ligues nationales. En guise d’exemple, Los Ratones sont plus dépendants de la ligue que cette dernière ne l’est d’eux. Également, les différents acteurs des ligues nationales tels que les responsables des ERL et les équipes ne sont pas informés des modifications en cours. Le monde du LEC traverse un climat incertain, surtout que l’éditeur évite le sujet.

C’était le cas de John Needham qui était présent à Paris dans le cadre des Mondiaux de Valorant. Selon ce dernier, les ligues dans leurs formes actuelles sont trop rigides. Il a poursuivi en disant que cette rigidité empêche une évolution des ligues. Les équipes de la ligue élite n’ayant plus aucune solution sont prêtes à des remboursements et compensations comme ce fut récemment le cas dans d’autres disciplines telles que Overwatch, Call of Duty et League of Legends en Amérique. L’année 2027 est une année clé, car de grands bouleversements pourraient survenir. La situation reste tout de même tendue jusqu’à ce que l’éditeur finisse par la clarifier officiellement.

News